Les conseillers royaux et le roi lui même mis à part, on peut affirmer sans problèmes que les serviteurs sont les plus mieux lotis. En effet, entre les murs aux teintes de miel dont les fresques sont indénombrables et les décorations florales, pullulantes, demeurent leurs quartiers. En traversant quelques couloirs éclairés par un soleil éclatant, tout serviteur connaissant le chemin déboule dans une salle assez grande. Ainsi pénètre-t-on dans l'aile des asservis. Grande, cette salle commune à toutes les autres abrite en son milieu une massive table de bois des plus modestes. Sans décorations, on peut remarquer sur ses murs circulaires de nombreuses portes sans artifices. Celles-là mèneront à chacune des minuscules chambres propres à chacun des serviteurs. Mais revenons à notre salle commune. Lieu des fêtes clandestines, des repas communs, de réunions, c'est là où tout le monde peut redevenir lui même sans se soucier des bonnes manières ou des cuisines se situant dans une salle adjacente. "Comment ça? Les plus mieux lotis? Leur logement est pittoresque, et leur salaire est des plus bas!" Peut être bien, mes amis, mais les serviteurs sont nourris et logés gratuitement, et contrairement à certains habitants, mangent à leur faim. De plus, ceux qui sauront le plus se faire apprécier du seigneur pourront peut être obtenir de rares privilèges que certains n'ont pas...

Visiteurs où résidents, le chemins et le même pour tous. La grande entrée, en arc boutant ne débouche que sur une seule et unique allée aux teints ocres. Spatieuse et s'étendant sur une dizaine de mètres, divers pots s'alignent contre ses deux murs, s'opposant en une parfaite symétrie. En leur sein, enraciné dans la terre qu'ils contiennent se dressent de fiers arbustes, tous identiques et dégageant une odeur exotique. Une odeur fraîche et explosant dans les narines en une nuée de saveurs sucrées. Ce n'est qu'en traversant cette allée à la lueur orange des torches accrochés aux murs que l'on débouche enfin dans la salle de trône. Reposant sur un carrelage beige dessinant moult arabesques dorées, cette pièce imposante et circulaire, se voit entouré de piliers, liés entre eux par des arcs boutant. Le creux qui se forme alors entre eux constitue une entrée vers une autre aile du palais. Son plafond, quand à lui, est un dogme décoré de magnifiques mozaïques aux couleurs éclatantes. Son motif est simple: un soleil doré, dont les rayons sont représentés par de gracieuses vaguelettes, nageant dans un océan de fragment de pierres azures. En regardant de plus près, on remarque que son centre est en réalité un grand trou, laissant filtrer la lumière du véritable astre, la transformant en une douche lumineuse.Pour finir, au centre de la salle gît l'élement clé de cette pièce, du palais même! Sur une un plateau surélevé, accessible par trois larges marches de pierre est exposé le Souverain des Félïns. Près d'une table où gisent une multitude de fruits, il est souvent entouré de serviteurs aux petits soins. Certains allumant parfois de l'encens, laissant un nectar épissé emplir la pièce. Requêtes ou plaintes, c'est ici qu'il faudra s'adresser, mais il faut prendre garde à ses paroles. Le moindre propos déplacé, et, selon si votre souverain est capricieux ou non, vous repartirais sain et sauf... ou dépouillé de votre tête...

Dans l'aile Nord du palais, passée la grande porte à l'arrière de l'antre du soleil, se trouvent les quartiers du souverains. Spacieux, de grandes vitres quadrillées laissent pénétrer une lumière chaude, mais pas trop vive. Ainsi, l'ambiance y est feutrée, accentuée par de belles étoffes écarlates accrochées aux murs, ainsi que par la multitude de coussins rouges et dorés tapissant le sol. Quelques meubles gisent, sombres et portant fièrement de beaux vases en or, peut être même parfois une lampe à huile gracieusement décorée. Mais les quartiers ne s'arrêtent pas là. En effet, à l'arrière de ce cocon de confort se trouve une seconde pièce. Ce sont les bains de sa souveraineté. Comprenez, son illustre personne ne pourrait se permettre de partager sa toilette avec le bas monde. C'est donc seul que le seigneur se lave... accompagné d'une dizaine de serviteurs... en privé donc. Mais le privilège d’apprécier ce somptueux décors n'est donné qu'à certains, car seuls les plus proches pourrons s'offrir ce luxe. Après tout, on ne pourrait se permettre de l'ouvrir à tout le monde: l'or véritable qui orne chaque parcelle de ce lieu pourrait acheter à lui tout seul la moitié de la ville! Cela pourrait bien attirer quelques sombres voleurs...